Frères et sœurs

Bonjour je suis l’âne de la crèche et je connais bien l’Enfant Jésus . Avec le bœuf nous avons réchauffé le bébé déposé dans une mangeoire. J’ai rencontré les chameaux des mages qui vinrent le visiter après avoir suivi l’Étoile du Berger, d’ailleurs, ils étaient nombreux les moutons cette nuit-là avec leurs pasteurs. Puis nous partîmes en hâte pour l’Égypte car Hérode voulait la mort de cet enfant que j’ai porté anxieusement avec sa maman. De retour d’exil, nous avons tranquillement vécu à Nazareth. 

Suite à un mariage à Cana, Jésus est parti, à pieds cette fois, sur les chemins d’une mission confiée par son Père, mission qui lui vaudra l’admiration des foules et de solides inimitiés le conduisant au Golgotha. Mais d’abord, on eu à nouveau besoin de moi, et c’est avec fierté que je fis mon entrée triomphale à Jérusalem. Faut dire que Jésus venait de ressusciter son ami Lazare et tout le monde en était émerveillé. Me voilà donc à franchir les portes de la ville Sainte. Le coq chantait de plus belle, les tourterelles s’envolaient en arc en ciel, les agneaux sautaient de joie comme des cabris et moi je jubilais, fier de porter sur mon dos le Roi de l’Univers. 

Mais cette ferveur va être arrêtée nette par le baiser d’un traître, et mon maître sera désormais porté par le bois de la Croix. Et me voici devant la pierre qu’on a roulé devant le tombeau dans lequel on a déposé le corps de mon pauvre Jésus. On m’a dit : « 3 jours à attendre ». Alors je jeûne, car tout est sec autour du tombeau… 

Rendez-vous samedi soir si vous voulez connaître la suite. En tout cas je sens que cette semaine va faire du bien à mon âme et que pour une fois je ne ferai pas l’âne : je vivrai la Semaine Sainte avec joie et confiance. De la crèche au tombeau, mon âme jubile.

Fraternellement,

Père Nicolas Guillou +

Le mot du curé – 24 mars 2024