Frères et sœurs,

L’Évangile de ce dimanche nous fait entendre cette parole inspirante de Jésus : « Je ne suis pas venu abolir mais accomplir ». Il annonce ainsi une Nouvelle Alliance avec l’humanité, voulue par le Père, qui ne se fera pas dans l’anéantissement du passé et de toute l’histoire sainte vécu avec le peuple élu. Ce dernier, nous le savons, finira par déroger à l’amour bienveillant et fécond du Père pour chacun : Le point d’orgue de ce dérèglement humanitaire sera la Croix et la volonté de tuer Dieu.

Mais le Seigneur reste fidèle, et, dans la puissance de la Résurrection, Il réalise à nouveau l’accomplissement d’une Nouvelle Alliance. Le pape Benoit XVI ira jusqu’à comparer le don que Jésus a fait de lui-même, et que nous célébrons sous la forme du Pain et du Vin, à une « fission nucléaire », « portée au plus intime de l’être » : la victoire de l’amour sur la haine, la victoire de l’amour sur la mort. Seule « l’explosion intime du bien qui vainc le mal peut engendrer la chaîne des transformations qui, peu à peu, changeront le monde ».

Ainsi, à chaque messe, laissons Jésus venir accomplir son Alliance avec nous. Avec nos courbes, Dieu écrit droit dit un adage. Laissons-nous convertir par la douceur stimulante de Dieu, en accueillant humblement la Sainte Eucharistie. Par notre Amen, acquiesçons au désir du Seigneur de demeurer en nous, afin que nous demeurions en lui. C’est à ce prix que nous laisserons Dieu accomplir nos vies, pour notre plus grand bonheur et celui du monde qui nous est confié.

Face aux catastrophes géologiques et climatiques, aux guerres, aux conflits sociaux, à la maladie et aux angoisses en tous genres, comment ne pas nous tourner vers Celui qui nous a promis d’être toujours à nos côtés. « Il est un ami qui ne me quitte pas » écrivait au soir de sa vie, dans sa prison de Gotha, le bienheureux Marcel Callo, lui qui témoigna jusqu’au bout du Christ pour qui il donna sa vie.

Fraternellement,

Père Nicolas Guillou +

Le mot du curé – 5 février 2023