Frères et sœurs, 

C’est le dimanche de la joie appelé en latin « Gaudete ». Mais en cette période, comment se lâcher dans la joie alors que nos rues ne scintillent plus des lumières féériques de Noël, à l’exception des temples de la consommation. Noël disparait au profit des « voyages en hiver », comme si toute émotion de l’enfance devait se figer, inutile, face à une fuite en avant d’un monde nouveau qui devrait advenir, grâce sans doute à l’univers impitoyable de l’intelligence artificielle, un monde sans Dieu et peut être sans l’Homme et donc sans espérance. 

Cette joie de la crèche parait bien fragile face au monde, en guerre dans tellement d’endroits, dont celui qui devrait être le berceau de la paix : la Terre Sainte. Combien de nos contemporains vivent dans une éco-anxiété face à la dégradation de l’état de la planète ? Vous allez me dire que je suis pessimiste ? Et je ne parle pas des sujets politiques qui se retrouveront aux tables des fêtes à venir et qui pourraient bien attiser quelques tensions. 

Justement parlons-en de la fête de Noël … Elle reste encore bien attachée dans la vie de nombreuses familles, même si parfois la vie, douloureuse pour certains, laisse un goût encore plus amer. Alors comment accueillir la joie de Noël ? regardez les séries TV de Noël, écouter en boucle les playlists de Noël ? Installer sa déco et sa crèche ? … oui tout cela est bon et bien et donne de la douceur à vivre.

Comme chrétien chacun de nous est, comme le proclame Isaïe, « consacré par l’Onction » car « l’Esprit du Seigneur est sur (lui) » et, avec la Vierge Marie, alors que saint Paul écrit que nous sommes les Temples de l’Esprit, nous pouvons chanter « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ». Ce n’est pas une énième méthode pour aller bien, mais bien une expérience de la foi en Jésus Ressuscité, qui peut nous mettre dans une attitude de gratitude. 

Cet entrainement sportif et spirituel nous permet de découvrir la joie de Dieu en nous et cela, tout à fait mystérieusement, en apprivoisant avec courage notre vie voulue par Dieu ici et maintenant. Comme les bergers et les mages, suivons l’étoile de l’Espérance et mettons-nous à genoux devant notre Dieu pour accueillir sa paix et sa vie. Ainsi nous continuons à veiller, à nous convertir et à être missionnaire pour la plus grande Gloire de Dieu, nous verrons jaillir en nous une joie étonnante, celle d’un amour infini car Noël est bien la nuit de l’amour et de la paix. 

En cette douce nuit, les ténèbres s’illuminent de nos renaissances, de nos conversions, de nos engagements à mieux aimer et à mieux témoigner. Bref, nous redécouvrons la joie qui fait de nous des hommes et des femmes debout, prêts à oser un monde meilleur selon le cœur de Dieu.

Saint Chemin vers Noël.  

Père Nicolas Guillou +

Le mot du curé – 17 décembre 2023