Frères et sœurs,

Ce dimanche, L’Évangile selon Saint Marc cite le prophète Isaïe qui parle au Nom de Dieu « Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur. ».  

Nous avons tous la mission de préparer ce chemin qui est une Bonne Nouvelle pour le monde. Mais parfois nous avons l’impression de prêcher dans le désert, même auprès de nos plus proches qui se désintéressent ou se détournent de l’Évangile, dans une société sécularisée et laïciste qui développe des courants de neutralité générale et qui voudrait amener les religions dans le silence des catacombes et des sacristies. Or, le Seigneur nous encourage pour la mission. Quelle est cette mission ? « Préparer ses chemins » c’est-à-dire nous responsabiliser afin d’offrir le message du Christ à nos contemporains par cette parole du Père qui dans la puissance du saint Esprit, est performative : « Tu es mon enfant bien-aimé, en toi je mets tout mon amour ». Bien sûr on peut nous accuser de « manger des sauterelles », voire d’être « plein de vin doux »(actes des Apôtres) et donc d’être à contre-courant de ce monde qui vit au rythme des data system et des évolutions structurelles niant toute anthropologie sérieuse. 

Mais nous le savons, l’amour ne retire rien il donne tout. J’en veux pour preuve les centaines, sans doute les milliers de catéchumènes qui se présentent aux portent de nos paroisses sur tout le territoire national. Le chemin leur est balisé et ils trouvent des lieux et des personnes qui peuvent les accueillir au nom du Seigneur et les conduire vers le baptême, la communion ou la confirmation, les 3 sacrements de l’initiation chrétienne qui permettent à tous de marcher sur son propre chemin avec pour boussole la parole de Dieu et pour bâton le Christ. 

Étonnamment tous les recommençant ou fraîchement convertis arrivent dans nos paroisses ou nos aumôneries parce qu’ils ont rencontré des « « Jean-Baptiste » qui ont témoigné, face à leurs déserts intérieurs, qu’il existait bien une oasis de paix, de sens et de joie : l’Église voulue par le Christ. Quelle merveille que d’écouter leurs histoires de vie et leurs découvertes mystiques et spirituelles. Merci à vous, les catéchumènes et les recommençants, pour votre confiance et pour la vitalité que vous insufflez dans notre Église. Avec vous nous voulons devenir de meilleurs témoins, de meilleurs disciples. 

Et vous qui avez peur de notre religion, n’ayez pas peur et dites-vous bien qu’à chaque fois que les baptisés ont pu participer bien simplement et librement à la vie de toute société humaine, alors la paix et la concorde s’en sont trouvées décuplées. Les bergers et les mages n’ont pas eu peur et s’en sont trouvé bouleversés et retournés pour des vies transformées qui les ont amenés sur de nouveaux chemins pleins de lumière et d’Espérance. 

Tout le monde a sa place dans la crèche et depuis cette crèche nous voulons tous notre place dans la société, car nous avons un tel trésor à offrir. Alors que nous soyons bergers ou mages, ravis ou boufarello, nous voulons être de ce monde pour témoigner de l’Espérance qui est en nous.  Voilà un message pour Noël.

Bien fraternellement,     

Père Nicolas Guillou +

Le mot du curé – 10 décembre 2023