Frères et sœurs,
Cette semaine écoulée aura été marquée par les jours de deuil pour la Reine Élisabeth II, la percée en Ukraine et l’augmentation du Gaz et de l’électricité.
Mais vous avez peut-être aussi vu la publication du CCNE (Comité Consultatif National d’Éthique), ouvrant largement les portes à l’euthanasie promise par les plus hautes autorités de l’État et, semble-t-il, soutenue par nombre de politiques, hypnotisés par les sondages.
Comme Catholiques, notre éthique en la matière est animée par le « Tu ne tueras pas »(Exode 20,13) et nous le savons bien, nous serons tous touchés par ces questions de douleur et de souffrance, questions qui parlent à l’intime et à la conscience de chaque personne. Philippe Pozzo di Borgo, le véritable héros du film Intouchables, déclarait « On ne peut pas avoir une société apaisée, relaxée, si vous tuez les plus fragiles »(OF du 14/09)
Aussi il est très important de nous former et de nous informer en affermissant notre conscience et notre intelligence avec humilité et sans jugement clivant. C’est le projet du colloque du mercredi 28 septembre.
En effet, nous pouvons être dans le brouillard et, comme l’écrit Mgr Pierre d’Ornellas à l’AFP, « L’avis du CCNE jette du brouillard sur la réflexion. Il utilise le même mot « fraternité » pour qualifier à la fois l’aide active à mourir et l’accompagnement par les soins palliatifs. Mais comment appeler fraternel le geste qui donne la mort à son frère qui la demanderait ? Ce n’est pas dans le brouillard qu’on discerne le projet de société à édifier ! Soit nous choisissons une société des désirs individuels qui s’imposent à tous, y compris au corps médical, soit nous souhaitons une société de la fraternité grâce à laquelle les personnes les plus vulnérables sont collectivement entourées de considération et accompagnées par le soin. »
Claire Fourcade, présidente nationale des Soins Palliatifs, que nous recevrons le 28 septembre, proclamait sur RMC « Nos patients ne nous demandent pas de mourir dans la dignité, mais de vivre dans la dignité ! ».Gageons que tous ces professionnels seront écoutés et entendus.
Nous participerons à notre niveau au débat citoyen proposé ,même si, nous le savons, les dés sont jetés.
Quoiqu’il en soit, il nous reste notre joie d’avancer en disciples de la Bonne Nouvelle et de suivre joyeusement notre conscience infusée par l’Espérance, qui ne se dédit pas, et qui nous ouvre toujours un chemin de vie où notre dignité consiste bien à vivre selon la joie de l’Évangile, dans notre Église, qui restera sans doute le dernier socle pour une société apaisée et vivante.
Que le Seigneur vous garde dans sa paix, soyez bénis
Père Nicolas Guillou +