Chères sœurs et chers frères,

« Jésus enseignait en homme qui a autorité », il offre « un enseignement nouveau donné avec autorité » nous dit l’Évangile de ce Dimanche. 

L’autorité fait un peu défaut ces derniers temps. La fatigue et la lassitude se font sentir dans plusieurs couches de la population face aux décisions politiques concernant la pandémie, mais aussi face à certaines lois comme celle de de la bioéthique ou du séparatisme (laïcité), qui vont à l’encontre de notre éthique et d’une forme de notre liberté d’annoncer le Christ. 

Le doute s’installe, certains parlent de complot, d’autres s’engouffrent dans des actions identitaires, des mensonges d’État s’infiltrent dans nos raisons, les discussions entre proches deviennent des rings de boxe pour ou contre le professeur marseillais… 

Depuis quelques jours, on nous reconfine, puis pas, puis sans doute, non mais en fait, et en fin de compte… Peut-être qu’à l’heure où vous lisez cette prose une décision d’autorité a été prise.

Les questions face à Jésus sont les mêmes : la population est lasse de l’occupant romain et les dirigeants juifs sont plus prompts aux fêtes décadentes qu’à la louange de Dieu. La résistance est en marche et beaucoup d’espoirs sont mis sur un certain Jésus. 

Les plus zélés (les zélotes) entrent en résistance patriotique, d’autres prendront part à de nombreuses palabres : pour ou contre ce Jésus de Nazareth ? 

Les disciples restent minoritaires, mais déjà des signes forts enthousiasment leur mission, même si, au pied de la croix, il ne restera plus grand monde. 

Les autorités ont du mal à trancher, pour, en fin de compte, arriver à la croix qui, d’un échec sanglant, préfigurera la victoire de la résurrection. 

Eh bien, je vous le dis, notre sortie de pandémie aura un goût de résurrection, car notre monde va avoir besoin de joie et notre communauté saura lui en offrir ! On va nous attendre sans nous désirer. 

Alors, préparons-nous en accueillant cette période avec le plus de paix possible ; ne laissons pas le doute et la tristesse s’installer et demandons la force de l’Esprit pour avancer avec courage et ténacité. 

Comme citoyens, nous devons obéir à ce qui semble le mieux pour gagner sur la pandémie. Comme disciples, nous devons tenir bon dans l’adversité et rayonner dans un monde qui, sorti de la Covid, entrera sans doute dans d’autres ténèbres. 

Mais nous les chrétiens, nous serons encore là, pour offrir un îlot de lumière et de paix, un endroit de pause, de ressourcement pour continuer à avancer sur le chemin de nos vies

Ce lieu, c’est notre paroisse, qui fera autorité, celle du Christ venu apporter la vie pour tous.

Votre curé

Père Nicolas GUILLOU +

Le mot du curé – 28 janvier 2021