Sœurs et frères,

Les Rameaux c’est une histoire de foule.

Quel bonheur que de voir entrer à Jérusalem notre Sauveur acclamé par des « Hosannas » joyeux et empreints d’Espérance ! Mais quelques jours après c’est l’horreur de l’accusation publique, où le peuple manipulé demande la mort de « l’imposteur » au profit du meneur Zélote Barabbas.
Dans les Évangiles la « foule » n’a pas bonne presse : elle est souvent là pour empêcher de voir Jésus (Zachée), ou pour faire obstacle à Jésus pour vivre sa mission (la femme malade qui voulait juste toucher le pan du manteau…).
En même temps Jésus ne cesse de vouloir être au plus proche des foules qui viennent à lui de partout : il leur annonce la Bonne Nouvelle avec des paraboles, multiplie les pains pour les nourrir, et pleurera sur Jérusalem pour elles…

Les foules d’aujourd’hui sont à l’image de celles de la Bible, capables du meilleur et parfois du pire, avec une versatilité incroyable. Alors que par centaines de milliers les réfugiés ukrainiens viennent grossir les cohortes des autres migrants, c’est par milliers, que des Français s’organisent pour accueillir chez eux ces pauvres victimes anonymes d’une guerre qui frappe aux portes de l’Europe.
Cinquante d’entre eux viennent d’arriver dans notre diocèse qui a envoyé un bus pour les rapatrier, magnifique générosité aux périphéries.

Voilà le chemin du Christianisme, sortir de la foule pour rencontrer des personnes avec leur histoire et leur humanité ! L’accomplissement du Seigneur c’est permettre à chacun de sortir de la foule pour le rencontrer personnellement ; c’est pour cela qu’il va accepter la Croix, car par sa Résurrection il se fait tout à tous.

Alors, dans notre acclamation de ce jour où commence la Semaine Sainte, sortons de nos certitudes et de nos concepts du monde pour accueillir humblement la Passion de notre Seigneur, qu’il nous offre pour nous redire sa folle passion pour nous. « Aimer jusqu’à mourir d’amour »écrivait Sainte Thérèse de Lisieux.

Comment sortirons-nous de la foule pour trouver notre liberté d’aimer et d’être aimé, afin d’accomplir notre mission en ce monde ?
Belle semaine Sainte,

Votre curé,
Père Nicolas Guillou +

Le mot du curé – 10 avril 2022, les Rameaux