Chers frères et sœurs,

Dans l’Évangile de ce dimanche nous voyons une urgence. Jésus a un succès fou, on accourt de partout pour l’écouter. On le presse, telle une star.
Mais, une urgence s’impose : il faut qu’II se dégage de cette foule et que son charisme soit porté avec d’autres. Fini les prophètes et les rois qui portaient seuls la mission divine. Jésus se libère de la foule grâce à un groupe de pêcheurs qui vont devenir ses plus fidèles alliés.

Au début il y a de la résistance car Jésus leur donne un conseil de pêche alors qu’il n’y connait rien, lui l’homme des montagnes de Judée. Mais eux sont séduits par la parole de ce Jésus de Nazareth. Ils lui font confiance et c’est la fameuse pêche miraculeuse. Cette alliance nouvelle avec ses futurs disciples inscrit dans le marbre l’éclosion de l’accomplissement messianique attendu depuis si longtemps. Nous le savons l’histoire n’est qu’à son début et les disciples devront passer par bien des étapes avant d’entrer dans ce mystère de l’Alliance Nouvelle. Mais avec les deux paroles « Avance au large et Sois sans crainte » le changement est en marche.

Ce sentiment d’urgence est bien présent pour notre Église aujourd’hui. Non pas que nous devions nous protéger des foules qui nous envahissent (hélas non), mais nous portons sans aucun doute la nécessité impérieuse de jeter d’une autre façon nos filets.
Une Église en changement crée des freins et des frustrations, mais quand cela est fait avec discernement et dans la force du Saint Esprit, nous voyons vite les fruits, et parfois même des pêches miraculeuses. C’est tout l’enjeu de l’ensemble de ces paroisses reparties sur le territoire qui œuvrent à ce que l’on appelle la transformation pastorale.

Si l’on vous demandait aujourd’hui de citer une expérience nouvelle, féconde, qui au premier abord aurait pu susciter en vous quelques freins, quelle serait-elle ? Avez-vous déjà vécu une expérience pastorale nouvelle qui vous a fait évoluer dans vos habitudes ? Pouvez-vous dire à cet instant que vous vous êtes alliés au Seigneur pour participer à la construction de son Église qui se poursuit encore aujourd’hui ?Selon vous, quelles seraient les résistances et les urgences d’aujourd’hui pour notre Église ?

Nous aussi, ensemble, chacun selon ses charismes et ses dons, montons dans la barque et avançons au large dans la confiance.

Soyez bénis

Votre curé
Père Nicolas Guillou +

Le mot du curé – 17 février 2022